Les taux maximums au-dessus des 5% en Juillet
Tandis que le gouvernement a demandé une révision et une publication mensuelle des taux d'usure sur le premier semestre 2023, la parution au Journal Officiel des chiffres du taux d'usure pour le mois de juillet 2023 est plafonné à 5,09% pour les emprunts immobiliers contractés sur plus de 20 ans. C'est ainsi une hausse de 0,41% en un mois.
Sans doute une bonne nouvelle théorique pour les candidats au crédit immobilier, si ce n'est que ce taux d'usure est naturellement indexé sur les taux sans cesse en hausse des crédits immobiliers. C'est malgré tout la première fois depuis plus de 10 ans que le taux d'usure dépasse la barre symbolique des 5%. En clair, les nouveaux taux d'usure pour ce mois de juillet sont plafonnés à 4,11% pour les prêts inférieurs à 10 ans, 4,84% pour les prêts dont la durée s'étire entre 10 et 20 ans et 5,04% pour tous les prêts relais.
Vers des taux supérieurs à 5% dans les mois à venir
Bien que cette hausse des taux d'usure soit une bonne nouvelle pour certains emprunteurs dont les dossiers étaient bloqués, en revanche, nul ne peut ignorer qu'ils sont adossés à la flambée des taux d'intérêts qui dépassent allègrement les 4% en ce mois de juillet. Une hausse des taux qui, selon l'ensemble des experts, ne sauraient cesser leur ascension et devraient atteindre, voire même dépasser les 5% en fin d'année. Si, pour l'heure, les taux moyens généralement pratiqués par les établissements bancaires se stabilisent encore aux environs de 3,8%, les hausses sont constantes, régulières et presque inéluctables.
De telles hausses et les exigences en apport personnel qui pèsent sur les candidats au crédit, éloignent sans cesse davantage les jeunes et les ménages les plus modestes de l’accès à la propriété.
Si Bercy vient de concéder quelques avantages en investissement locatif, notamment en assouplissant les règles d’octroi de prêt, cela ne concerne qu'une poignée d'investisseurs.
Une capacité d'emprunt en chute de 25% en deux ans
D'ailleurs, en deux ans, la capacité d'emprunt et le pouvoir d'achat immobilier des Français a chuté de 25%, ce qui n'est pas non plus sans conséquences sur la production de crédit qui a mécaniquement chuté de 40% en seulement un an. Pour se stabiliser, selon Bercy, à quelques 15 milliards d'euros par mois.
Toujours est-il que seule une baisse des prix de l'immobilier, dans le neuf, comme dans l'ancien, serait à même de réguler un marché dont les financements se font au grès des taux directeurs imposés par la BCE. Car en parallèle du durcissement des conditions d'octroi de crédit immobilier, les acquéreurs sont également confrontés, notamment dans l'ancien, à d'importants investissements de rénovation énergétique. Bien que subventionnés par les pouvoirs publics, ces travaux font grimper les montants investis.