Faut-il se dépêcher d'acheter ou attendre que les prix chutent ?
Tandis que le marché de l'immobilier a connu un essor sans précédent ces derniers mois et que le nombre de biens mis en vente a progressé de 9% en 2022, dépassant les 13% en ce début 2023, le choix est vaste pour les candidats à l'achat.
Cependant, ce choix est largement contrebalancé par une baisse de l'ordre de 40% de l'octroi de prêts et une flambée des taux d'intérêts qui sont passés de l'ordre de 1% en 2022 à 3,5% en 2023.
Dans ces conditions, de nombreux français hésitent à se lancer dans un achat immobilier, spéculant sur une hypothétique baisse des prix de l'immobilier, notamment dans l'ancien. D'ailleurs, si l'offre n'a jamais été aussi importante, une baisse de la demande de 11% a été constatée sur un an. Mais est-ce bien judicieux ? Faut-il acheter lorsque l'occasion se présente ?
Si, à l'instar de certaines métropoles comme Bordeaux, Toulouse, Lyon ou Marseille, les prix de l'immobilier peuvent enregistrer une certaine flexion en raison d'un marché saturé, ces baissent demeurent tout de même anecdotiques au regard du prix au m² qui reste difficilement accessible aux ménages les moins aisés. Face à la flambée des taux et du durcissement des conditions d'octroi, le net recul de la demande impacte directement les délais de vente qui sont passés de 58 à 92 jours en moyenne, offrant également des marges de négociation plus importantes.
Si de nombreux candidats à l'achat tablent sur une baisse des prix importante, là encore, ce type spéculation est audacieuse car pour être significative, la baisse devrait être de l'ordre de 10% à 20% pour avoir un impact direct et concret. Or, à part sur des biens classés F ou G par les nouveaux DPE, il n'y aucune raison que les prix de l'immobilier s’effondrent. Quant à ces biens énergivores, ils demandent énormément de travaux de rénovation énergétique.
Seules les ventes contraintes (décès, divorce, mutation, saisies...) devraient perdurer
Si simplifier l'accès au crédit immobilier est un vœu pieux, il n'en demeure pas moins vrai que cela reste de l'ordre du simple vœu et que la flambée des taux d'intérêt enregistrée ces derniers mois ne semble pas prête de s'éteindre. Bien au contraire. Selon l'avis de tous les experts, cette flambée attisée par la BCE, devrait perdurer et même connaître de nouvelles hausses dans les prochains mois. Changer de logement, à moins d'y être contraint pour des raisons structurelles (mutation, agrandissement de la famille...) n'est pas judicieux lorsque l'on a emprunté à 1% et qu'aujourd'hui les taux dépassent allégrement les 3%. Quant aux primo accédants, ils ne sont pas non plus épargnés par le durcissement des conditions d'octroi où les apports personnels exigés dépassent régulièrement les 25% du montant total du prêt.
En conclusion, tous les professionnels de l'immobilier s'accordent à dire qu'il faut acheter dès que c'est possible de le faire car si la conjoncture n'est pas exceptionnelle aujourd'hui, elle devrait être de moins en moins favorable au fil des mois.