Les crédits bientôt plus faciles à décrocher ?
Aucun professionnel de l'immobilier ne viendra nier l'évidence actuelle d'un marché particulièrement perturbé. D'un côté les biens immobiliers mis en vente sont nombreux et divers en terme de catégorie et de l'autre les acquéreurs potentiels sont aussi nombreux. Le seul problème demeure du côté des banques et autres établissements de prêts qui ont drastiquement réduit les volumes d’octroi de prêts immobiliers.
Entre la remontée vertigineuse des taux directeurs et la frilosité de plus en plus flagrante des sociétés de crédits, ce sont près de 40% des prêts immobiliers qui sont refusés, y compris aux ménages les plus aisés.
En quelques mois seulement, les taux d'intérêt sont passés en moyenne de 1% à 3,2% et la durée de l'endettement a été réduite de 30 ans à 25 ans au maximum. D'autre part, le taux maximal d'endettement doit être inférieur à 35%, assurance emprunteur incluse. Et l'on n'aborde même pas les apports personnels vertigineux exigés par certains établissements...
Face à la confusion totale générée par l'entrée en vigueur de ces nouvelles mesures draconiennes, de plus en plus d'établissements parallèles, comme AXA Banque se retirent du créneau du marché des prêts immobiliers.
Pour rassurer les ménages et calmer la grogne qui monte, tant au niveau des professionnels de l'immobilier que des vendeurs ou des acquéreurs, Bercy planche actuellement sur des mesures d'assouplissement pour l'octroi de crédits immobiliers. Ainsi l'allongement de la durée des remboursements sur 30 ans, est-elle remise à l'ordre du jour. Seul bémol à cette mesure qui pourrait permettre à de nombreux ménages de réintégrer les circuits de l'emprunt immobilier, la Banque de France qui met en garde contre le risque de surendettement de nombreux ménages. Pour le Ministère de l’Économie et des Finances, la protection contre le surendettement ne doit pas pour autant éloigner les français de l'accès à la propriété dans un contexte de social tendu où l'endettement des ménages représente pourtant 66% du PIB, un endettement parmi les plus hauts de la zone Euro.
Si la grogne monte de toutes parts, les pouvoirs publics semblent avoir perçu l'effet « bombe sociale à retardement », des mesures actuelles, et ils tentent de désamorcer les tensions sur le front l'emprunt. En France, le rapport à l'investissement immobilier demeure très fort et l'accès à la propriété demeure même une des principales aspirations de tous les ménages.
Si, en sortie de confinement, les prix de l'immobilier en province demeuraient encore accessibles à la majorité des emprunteurs solvables, aujourd'hui ce n'est plus le cas. Les prix, dans le neuf comme dans l'ancien, ont connu une flambée inégalée à peu près partout, éloignant de plus en plus les français de l'accès à la propriété.
L'intervention, très attendue, de Bercy, devrait permettre de rééquilibrer un marché de l'immobilier qui est déjà soumis à de nouvelles normes environnementales.